Prélude
Toujours jet laggés et l’estomac en vrac, nous décidons malgré tout de prendre un bus à 3h du mat’ pour un trek de 3 jours dans le canyon de Colca, 2eme canyon le plus profond du monde, 2 fois plus profond que le Grand Canyon.
D’Arequipa à Cabanaconde
Le bus avait oublié de prendre ses amortisseurs, c’est bien dommage ! Et le chauffage devait être en rade. C’est encore plus dommage lorsque nous nous arrêtons vers 6h pour le petit déjeuner à Chivay, un village à 3700m d’altitude où la température extérieure était de -8000 degrés. À vrai dire, nous étions tellement concentrés sur nos turistas respectives qu’on en a presque oublié le froid.
La traversée des villages et des montagnes est malgré tout grandiose. Si vous le faites, pensez à vous asseoir du côté droit dans le bus, vous aurez la plus belle vue.
Le prochain stop vers 8h45 est à Cruz del Condor pour admirer les condors voler dans les montagnes. C’est the place à touristes et nous aurions 100 fois préféré que le bus s’arrête à Maca. Il y avait des bébés alpaga trop cute !
Minute culture : on ne se rend pas bien compte sur les photos qu’un Condor mesure 1m20 de haut et 3m ailes déployées. Et nous venons également d’apprendre la technique des condors mâles pour séduire les femelles : un cri bien à eux et une petite danse 3 battements d’ailes en avant / 3 battements d’ailes en arrière. Et hop, l’affaire est conclue.
La descente du canyon de Colca – jour 1
Ouf, quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à Cabanaconde, point de départ du trek. Il est 10h45, 3 heures de descente dans le canyon de Colca nous attendent pour rejoindre le village de San Juan de Chuccho.
Comment dire ? C’est grandiose.
Les villages en bas, le Rio Colca, les cactus de partout… On se rapproche enfin du pont suspendu, plus que 10 minutes et on arrivé ! C’est sans compter les nausées qui m’ont prises juste après le pont (oui on vous dit tout). Une dose de coca plus tard pour soigner le mal des montagnes et débarrassée de mon sac à dos (merci Arnaud !), nous avons pu continuer jusqu’à San Juan de Chuccho.
Et là, j’ai nommé la casa de Rivelina. Un petit paradis. Une chambre double pour 40 soles. La 1ere chambre double depuis notre arrivée au Pérou !!! L’eau de la douche est chaude en plus. Alors non ce n’était pas hyper clean. Mais la vue sur les montagnes, le calme environnant et la cuisine de la maîtresse de maison nous auront fait passé un moment bien agréable.
Au programme, manger, dormir, manger, dormir, manger une dernière fois et partir.
Nous commençons par un déjeuner tardif avec un lomo saltado. C’est un plat typique du Pérou à base de riz, de frites, de tomates, d’avocat et de minis morceaux de boeufs aux oignons. Un délice. Oui il faut goûter pour le croire. S’en est suivi une sieste puis un réveil tonitruant par le chef à 19h30 qui nous attendait pour le dîner servi à 19h. Oops. On remange donc. Une soupe extra, une tortilla avec du riz et un maté de coca pour le mal des montagnes. C’est simple mais c’est extrêmement bon. 21h, hop l’heure de se coucher. On se lève avec toujours ces montagnes en fond et des grosses crêpes à la banane et au dulce de leche pour le petit déj !!! Mamamia.
Tout les plats sont cuisinés par la mama dans d’énormes bouilloires et cocottes en fonte sur une cuisinière à bois. Le temps s’est arrêté.
De San Juan de Chuccho à l’oasis de Sangalle – jour 2
Deux options s’offraient à nous : soit longer le canyon en bas soit monter et passer par les villages de Cos Ninhua et de Malata . Nous avons pris la 2eme option sans le savoir.
L’étape n’est pas difficile même si l’altitude et la chaleur nous ralentissent un peu. Les villages sont très typiques, autant que les villageoises en habits traditionnels. Dommage qu’elles refusent nos demandes pour une petite photo…
Les paysages sont toujours aussi saisissants, le champ de cactus est étonnant et la cascade dans la dernière descente nous annonce une oasis luxuriante à quelques centaines de mètres.
L’ecolodge dans lequel nous passerons la nuit est… Quasi vide. Il n’a pas le charme de San Juan de Chuccho mais la piscine, les plats typiques (même si on est deg quand on voit nos portions par rapport à celles des quelques personnes qui travaillent ici) et la situation enclavée nous vont plutôt bien ! Nous apercevons de loin la montée qui nous attend le lendemain pour retourner à Cabanaconde…
La remontée du canyon de Sangalle à Cabanaconde – jour 3
Nous nous levons aux aurores pour commencer la montée à 6h alors que le jour se lève à peine.
Le challenge ? Arriver vers 9h pour attraper le bus qui nous ramènera à Arequipa.
Nous avançons doucement mais sûrement. Même si le poids du sac et l’altitude se font sentir, le chemin est facile surtout quand on le compare au GR20… Nous nous faisons doubler assez souvent par ce qu’on appellera gentiment des faignants qui montent le canyon de Colca à dos d’âne. Pauvres petits ânes.
Nous arrivons en haut en 2h30, ouf ! Les derniers lacets nous ont paru bien difficiles.
Plus que 20 minutes pour rejoindre le village de Cabanaconde. Enfin 20 min, c’est la version rapide, celle où vous ne vous ferez pas piéger par l’ouverture des vannes du système d’irrigation (ou d’inondation devrais-je dire) des terrasses. Le chemin que nous empruntions est devenu un mini torrent en l’espace de 30 secondes ! Étant derrière Arnaud, il a pu me prévenir à temps pour que je dévale la pente en sens inverse et que je rejoigne un endroit encore sec… Arnaud s’est agrippé tant bien que mal sur le côté. C’est avec l’aide d’un des villageois que j’ai pu rejoindre un chemin vers le village puis regagner la route principale. Arnaud a eu moins de chance. C’est seulement après avoir échappé à une vache en furie, s’être fait coursé par un chien et avoir côtoyé de près les cactus qu’il m’a retrouvé au village.
Que d’aventures de bon matin ! Nous nous ravitaillons en eau et bananes et nous poussons jusqu’à la place de Cabanaconde, super cute.
Ici, nous sommes toujours aussi conquis par les vêtements et chapeaux traditionnels que portent les femmes. Tout le monde semble se connaître et la vie dans la rue oscille entre commerces en tout genre, discussions de trottoir et passages d’animaux en tout genre… Les enfants jouent dans les rues alors que les bébés dorment bercés dans le dos de leur mère. Point de poussette ici, le portage traditionnel dans un grand tissus coloré est de mise. Le rythme est calme et encore une fois, le temps s’est arrêté.
La balade est de courte durée, nous reprenons déjà le bus en direction d’Arequipa.
La route du retour entre Cabanaconde et Arequipa
Nous voyageons avec la compagnie Oasis, compagnie que l’on n’a pas forcément choisie car c’est l’auberge qui a réservé nos billets pour nous. Ceci dit, c’est une compagnie qui est safe et qui propose beaucoup (trop) d’arrêts tout au long de la route.
45 minutes après être partis, nous nous arrêtons dans la vallée pour admirer les terrasses, puis 30 minutes plus tard, pause d’1h pour se baigner dans les eaux thermales de Yanque, encore une trentaine de minutes puis nous déjeunons à Chivay. Arnaud en profite pour goûter un steack d’alpaga, semblable à de l’agneau selon lui.
Nous remontons dans le bus repus et hop 40 minutes plus tard, nous stoppons 5 minutes pour une pause photos des volcans. Nous sommes alors à 5000m d’altitude, hace frio.
Et 5 minutes plus tard, dernière pause près d’un troupeau de lamas et d’alpagas. Si par hasard vous êtes amené à rencontrer ces petites bêtes, sachez qu’un alpaga à un nez plus aplati et un cou plus court qu’un lama.
Malheureusement une dernière pause bouchon non prévue due à un accident de bus s’est glissée dans le programme. Le bilan est lourd et fait les gros titres des journaux du lendemain :(. Choisissez une compagnie sûre avant d’acheter vos billets et n’hésitez pas à faire un rapide état des lieux du bus avant de monter !
Malgré cette triste note, le trek dans le Canyon de Colca reste mémorable !