Prélude
Arequipa, ô combien moins bruyante que Lima et bourrée de charme.
C’est comme comparer Lille et Paris.
À Arequipa, tout se découvre très facilement à pieds.
Et c’est d’ailleurs ici que l’on a vraiment pris conscience que nous avions du temps devant nous et qu’il était inutile de nous presser comme d’autres voyageurs rencontrés avec un planning à la minute.
Il y a tellement à raconter sur Arequipa que je me suis pas mal demandé comment j’allais présenter les choses.
Inspirée du slogan d’Air BNB, « ne visitez pas, vivez là-bas », je vous propose en fait de faire les 2, comme nous :).
VISITER pour connaître les fondements de la ville, son histoire, ses origines et son évolution au fil des siècles.
VIVRE pour s’imprégner du rythme contemporain des Arequipenos et de leur culture, forcément influencés d’ailleurs par tout le patrimoine historique de la ville.
Et la boucle est bouclée.
Et nous avons craqué pour cette petite péruvienne…
VISITER Arequipa
Les free walking tours
Instaurées dans plusieurs villes du Pérou, ces visites sont un moyen super simple et fun d’appréhender une ville. J’ai presque dû trainer Arnaud pour faire le premier… Il était tellement bien qu’on a couru pour faire le 2eme.
La première avec fwtperu.com était hors des sentiers battus. On laisse de côté les détails historiques et on découvre des endroits cachés de la ville, souvent en hauteur. Nous avons aussi fait une rencontre étonnante au coeur d’une cuisine comme on n’en fait plus. Arnaud est sorti effrayé, trop spirituel pour lui, alors que j’ai adoré.
La 2eme free tour d’Arequipa avec Karol de freetourperu.com était plus classique et en même temps plus riches d’informations historiques, culturelles et géographiques et avec une note gastronomique plus prononcée.
Nous avons par exemple appris que les jeunes enfants étaient jetés du haut des volcans en guise d’offrandes lors de cérémonies officielles. Gloups.
Dans les 2 cas, le tour se termine dans un bar avec une dégustation de Pisco Sour, un bon moyen pour que les gens restent jusqu’à la fin à vrai dire.
La Plaza de Armas et la cathédrale
La Plaza de Armas m’a rappelé les places d’Espagne ou d’Italie avec ses palmiers, sa fontaine et des pigeons… Ce qui la rend unique en son genre, c’est le volcan Misti en arrière plan.
La cathédrale qui se dresse devant le volcan n’est pas grandiose. Nous avons profité des heures gratuites d’ouverture pour y aller. Attention, tous bras et jambes doivent être couverts sinon vous resterez gentiment dehors. Ou vous ferez un aller-retour à votre hostel pour vous rhabiller comme nous en fait !
L’église et les 2 cloîtres de la Compana
À nos yeux, cette église est beaucoup plus intéressante que la cathédrale avec sa façade baroque toute pleine de significations dans ses sculptures entre culture chrétienne avec les anges et culture inca avec la symbolique des singes, des serpents et de la pachamama.
Les 2 cloîtres sont dans le même style que l’église. Le truc cool, c’est emprunter les escaliers juste à gauche pour monter et profiter de la vue.
Les casas, les calles, les galeries
Nous nous sommes perdus dans les rues autour de la plaza de Armas, avons repéré les cours qui nous paraissaient sympa avant d’y entrer tout simplement. Parmi les maisons chouettes à visiter, il y a la casa del Moral et la casa Tristan del Pozo. Et avec de la chance, vous tomberez sur une galerie d’art.
El monasterio de Santa Catalina
Certainement le lieu le plus calme d’Arequipa à condition d’arriver à l’ouverture. Les cours, les murs, les fresques, les couleurs, les cactus et autres végétaux, les alcôves pour les lits, les fours, les multiples escaliers, les lavoirs… Tout est inspirant dans ce lieu. Même les géraniums. Je pense que j’aurai aimé y vivre.
Yanuhara et le mirador de Sachaca
Nous nous éloignons un peu du Cercado pour nous aventurer de l’autre côté du pont. Sans aller au-delà, la vue depuis le pont d’un côté comme de l’autre est chouette.
Aux premiers abords, le quartier semble assez populaire alors qu’il s’avère être plutôt bobo. On marché en direction d’Incapalca, un magasin d’usine de vêtements en alpaga. À la place de payer votre pull 600 soles, vous ne le paierez que 350 (100€ environ), une affaire !
Le truc cute, ce sont les lamas à l’arrière du magasin :).
Après quelques emplettes, continuez donc à faire vos bourgeois en prenant un taxi jusqu’au mirador de Sachaca où vous monterez en haut d’une tour de 20m moyennant 1 sol pour admirer Arequipa et ses 2 volcans.
NB : vous pouvez demander à votre taxi de vous attendre.
NB2 : comme il y a à peu près 1 million de taxis à Arequipa dont bon nombre sont des fake, nous avons gentiment demandé à l’agent en chapeau de cowboy qui faisait la circulation d’en arrêter un pour nous. Et nous vous recommandons fortement de faire de même.
Bien sûr, il y a d’autres musées, d’autres églises mais pour cela référez vous au guide du Routard 😉
VIVRE Arequipa
Nous sommes restés 7 jours à Arequipa et j’avais encore repéré full d’adresses sympas à essayer, de plats à goûter, d’endroits où aller, etc. Il y a aussi la grande fête du 15 août à Arequipa, date anniversaire de la fondation de la ville (année 1540) mais cela nous menait un peu trop loin dans le calendrier.
Le matin…
Pour profiter de la ville, nous nous levons tôt le matin, le soleil est là à 6h et se couche à 18h… Quoi de mieux pour commencer la journée qu’un jus de quinoa chaud acheté au coin d’une rue ? Home made garantie. Il paraît que c’est bon pour les maux de ventre. Nous n’excluons pas le fait que l’effet inverse puisse se produire.
Pour un petit-dej healthy, il y a bio bio, un magasin bio (oh étonnant !) Qui propose des chia porridge bowl qui avaient l’air d’une tuerie mais que je n’ai pas eu le temps de goûter. Pour une french touch, prenez une viennoiserie à la boulangerie Rayo del Sol dont les bénéfices vont à l’association du même nom pour aider à la scolarité des enfants d’un bidonville d’Arequipa.
En parlant d’école, nous sommes allés faire un tour dans l’Université San Augustin, ouverte aux 4 vents, un vrai labyrinthe en pleine ville. Notre auberge étant proche d’écoles, on entr’apercevait les écoliers en uniformes, studieux devant leur cahier alors qu’il était déjà 18h. Inutile de préciser que nous sommes loin des idéaux français avec un nombre limité d’enfants par classe, des tablettes et compagnie.
Le centre ville est bien sympa mais nous avions envie d’autres horizons. En s’écartant un peu du coeur d’Arequipa, nous marchons dans des rues où les quincailleries débordent d’un million de choses et où bon nombre d’habitants installent simplement leur production dans des chariots ou à même le sol pour les vendre. A noter que les prix fondent par rapport à ceux du centre ville… C’est aussi dans ce quartier qu’on retrouve les chiens errants, ce qui n’est pas forcément pour nous ravir.
Le marché San Camillo, notre coup de coeur
En remontant progressivement vers le centre, nous débouchons sur le marché San Camillo, un de nos endroits préféré ! Nous y allions au moins une si ce n’est 2 fois par jour.
Par quoi commencer ?
D’abord les étals de pommes de terre, plus de 1500 variétés à Arequipa ! On goûte aux camote (patates douces) et à une variété de petites patates rayées jaune et rouge qui se révélèrent plus belles que bonnes. Ensuite les légumes frais et les légumes secs. Il doit y avoir 36 sortes de riz et de maïs différents sans compter les lentilles, pois chiches et quinoa en vrac. Ici, le kilo de quinoa coûte 6 soles. Soit 1,75€. Hallucinant.
Tout au bout, il y a les marchandes de jus de fruits frais garantis sans eau pour les intestins fragiles de nous autres pauvres touristes. Arnaud à hésité à goûté un jus super vitaminé à base de grenouille. Puis il s’est ravisé.
Ce qu’on préférait, c’était les étals de fruits frais et particulièrement les avocats et les mangues mûrs à point pour se faire un sandwich du même nom avec le pain acheté quelques rayons plus loin.
Ici, le pain, c’est de l’air. Plus léger, on ne fait pas. À côté, il y a les wawas. Les wawas, ce sont des brioches en forme de bébé emmailloté avec une tête de bébé en haut. Avec cette description de folie, votre imagination doit aller bien loin…
Et enfin, coincés dans le bric à brac, il y avait les herboristeries dans lesquelles on se ravitaillait en feuilles de coca. Nous aurions aussi pu craquer sur un foetus de lama seché ou tout autre plante ou grigri mais ce ne fut pas le cas.
le midi
Tout cela mettant en appétit, on nous a conseillé de manger une chupe de camarones (soupe d’écrevisse) dans une picanteria, un restaurant typique d’Arquipa où très peu de touristes vont. Nous voilà installé à une table de La Mundial avec une carte à déchiffrer. Pas simple. Heureusement que la famille à côté de laquelle nous étions a pris le temps de nous traduire à peu près l’intégralité des plats avant qu’on se décidé finalement pour un chuno con queso y churrasco et des ocopas a la arequipena, sans oublier le litre et demi de chicha roja !
Le premier plat est un steack avec des pommes de terre déshydratées fourré au fromage. Les ocopas sont des pommes de terre recouvertes d’une sauce à la cacahuète et au piment jaune et un morceau de fromage.
Les plats sont dans l’ensemble servis en quantité astronomique.
Nous avons eu de la chance d’être à Arequipa pendant la fête de la gastronomie péruvienne où Arnaud à goûter un cuy grillé servi avec des fèves. Le cuy, prononcé « couille » est un hamster grillé de la tête aux pattes et servi tel quel.
Et juste avant de partir, c’était la fiesta de la chicha sur la plaza de Armas. Des litres de chicha roja servis pour accompagner les plats des différentes picanterias de la région présentes pour l’occasion. Nous avons dû jouer des coudes pour avoir notre americano, une assiette composée d’un morceau de porc, d’un risotto de quinoa, d’une salade de fèves et de fromage, de fenouil dans une sauce à la tomate et de riz blanc. Miam !
Le dessert ? Le meilleur queso helado (littéralement fromage glacé) de la ville, j’ai nommé celui de Dona Rosa, à l’étage du marché San Camillo. Rosa tourne son bac à glace d’une main de maître et accepte prendre la pause avec Arnaud comme elle a l’habitude de le faire pour les nombreux articles de presse à son sujet. D’ailleurs, une journaliste du Republica nous a interviewé et filmé pendant notre dégustation ahahah.
l’après-midi…
Un café pour digérer tout ça ? Nous avons élu domicile au hua (à trouver), un café bien tranquille avec canapé, fauteuil et wifi du tonnerre.
Au gré de nos balades dans les rues vers Santa Catalina ou dans les quartiers plus populaires, alors que nous marchons le nez par terre pour éviter de piétiner les marchandises vendues, nous tombons sur… un pèse-personne ! Objet qui semble être un luxe puisque pour 50 centimes de soles, les Péruviens peuvent se peser aux 4 coins des rues. Arnaud s’est prêté au jeu, le poids indiqué semblait honnête, n’hésitez donc pas !
Ici, vers 17h, le soleil décline et on perd facilement 10 à 15 degrés. C’est entre 17 et 18h que les Arequipenos se pressent devant le marché San Camillo pour se délecter d’une papa rellana (pomme de terre fourré à la viande et aux oignons et frite) et/ou d’un saltano (chausson de pâte brisée fourré aux legumes). Nous nous sommes fondus dans la masse et malgré l’hygiène aleatoire, c’est une tuerie. Le mec en vend à tour de bras, impressionnant !
le soir
Une dernière adresse qu’on a découvert assez tôt et qu’on a vraiment aimé, c’est Los Lenos. Une pizzeria (au feu de bois svp) qui propose des pizzas au quinoa et des bières artisanales originales au maïs, au quinoa (encore!) Etc. L’ambiance est feutré, les plats sont super bons, le chilcano aussi et les grandes tables amènent au partage et à la discussion. On était bien bien bien là bas…
Pour dormir, nous sommes restés tout le séjour à l’auberge flying dog. L’emplacement est top, les cours intérieures et la terrasse nous ont permis de bien profiter du soleil, le salon est cute et dans l’ensemble c’est clean. Le must, c’est dîner dans la cour avec un ciel étoilé au dessus de nos têtes 🙂