Prélude
Difficile d’être la ville qui suit un passage à Valparaiso… Santiago ne s’en tire pas trop mal surtout grâce à ses parcs. Oui des espaces verts, ces trucs avec de l’herbe, plein d’arbres et des bancs. Ce truc quasi inexistant dans les villes d’Amérique du sud est pourtant bien présent à Santiago ! Et c’est peu dire. Le plus grand parc s’étale sur 14km et traverse tout bonnement la ville. Sans compter celui près d’el Museo de la Memoria.
Après une semaine glandouille, je reprends un rythme [presque] effréné entre mon habit de volontaire et celui de touriste !
Workaway dans une huuuuuuge maison
C’est là qu’on apprend pourquoi les petits carreaux m’obsèdent au point d’en faire un titre. Pendant une semaine, j’aide à la rénovation d’une gigantesque maison bourrée de charme au coeur du quartier Providencia (plutôt chicos) à Santiago. Gigantesque = 20/25 pièces ! Et on m’a confié cette lourde tâche d’enlever de la peinture sèche depuis des décennies des 329 carreaux des fenêtres de ce que j’appellerai la véranda. Bien consciencieuse, je leur refais une petite beauté et clean jusqu’à transparence extrême. Et dire que chez moi, je lave les carreaux uniquement à chaque déménagement. Soit en moyenne tous les 2 ans. OMG.
Heureusement les propriétaires de la maison et mes 3 covolontaires sont super sympas. Il y a Somaya le Japonais qui étudie très fort l’espagnol, nous apprend quelques mots de japonais et a une coupe de cheveux de folie. Il y a Georgio l’Italien qui ressemble à Mika et aime se peindre les mains en bleu. Et il y a Christopher, le Californien qui voyage depuis des années et dont le bateau a coulé. Tous ces gens sont plutôt posés et c’est agréable de discuter avec eux le soir en buvant du vin à 3 francs la bouteille d’un litre et demi. C’est pas la Villageoise mais on y tend !
D’ailleurs, en buvant du vin, on jouait aussi au Rami version californienne et à un super jeu de mémoire pour compliquer les choses. Je vous livre les règles – très simples – pour agrémenter vos moments d’ennui. Appelons ce jeu « dans ma valise ». Le premier joueur ajoute un truc dans la valise en disant « dans ma valise il y a blablabla ». Le 2eme joueur répète la phrase et ajoute un truc dans la valise, etc. Forcément au fur et à mesure c’est de plus en plus difficile de se souvenir de tout ce qui a été mis dans la valise. Surtout quand on joue en anglais, japonais, français et espagnol et qu’on boit en même temps.
Bon, je vous livre grosso modo le contenu de notre valise :
« In my suitcase I have a terrible towel , a interesting game, a 120 bottle of wine, my grandmother falseteeth, dirty socks, a pink and grey flower, a dead dog, a laundry line, a french blue cheese, a lampercamp (ou un truc du genre), unas gafas, un petit chien, dos telefonos, okonoko ticket (c’est du japonais donc pas sûre de l’orthographe), a Luis Vuitton scarf, impitzu (encore du japonais…) ».
Et après ça, on a abandonné, ça commençait à nous donner mal à la tête.
LE grand moment de ma vie dans cette maison
Ça a duré 30 secondes à peu près. Je mangeais mes pâtes au pesto dans le canap’ du salon de jardin quand la maison s’est mise à trembler. Et puis plus rien. Je me suis dit que le camion qui passait dans la rue devait vraiment être très gros pour faire trembler les murs. Et quelques heures après, Arnaud me demande si le tremblement de terre n’a pas fait trop de dégâts. OMG, c’était pas un camion, c’était un tremblement de terre. J’ai vérifié et c’était effectivement relayé par le Monde, Le Figaro et toute la gente journalistique !
Touriste non power
Extrêmement motivée après 5h de dur labeur, je suis allée à Bellas Artes, point de départ des tip tours (visite guidée de la ville qui fonctionne au pourboire). Très honnêtement, le début était super intéressant et je me dis que j’aurai dû continuer jusqu’au bout mais j’ai comme eu une grosse flemme et j’ai préféré lâcher l’affaire en cours de route pour aller me poser au café Berlin.
J’ai d’ailleurs souvent squatté dans des cafés pour avoir Internet. Et une fois que j’avais la clé du wifi, je me contentais de m’asseoir sur le trottoir devant et de squatter uniquement le wifi. Dure vie de backpacker. Donc à part le café Berlin, il y a la Manzana Confitada qui est vraiment bien et la palme revient au café La Maison découvert avec La Frite (avec Clara quoi). C’est un café français avec des madeleines aux pralines roses, du camembert fondu et des croissants aux amandes. Ça ôte tout doute sur le fait qu’un Français se cache derrière tout ça. À noter que même si je suis à fond pour soutenir les cafés indépendants, Starbucks aura été mon ami le temps de mon séjour à Santiago.
Donc entre ma visite guidée avortée, les 2 jours fériés où vraiment tout était fermé (international Toussaint) et le jour de grève, ça a été un peu compliqué de découvrir la capitale du Chili.
D’ailleurs, la ville ne fait pas très capitale. D’accord il y a les quelques buildings et le centre économique qui dynamisent tout ça mais on reste en Amérique du Sud et faut pas bousculer les Sud Américains heeein. En revanche, il y a vraiment beaucoup d’événements culturels et ça c’est chouette. Enfin ça à l’air. Parce qu’à part l’expo temporaire au GAM sur le design du mobilier suédois, qui revient en fait à entrer dans un magasin Ikea, je n’ai pas participé à un million d’événements.
En me baladant dans les rues, je croisais de temps en temps de l’architecture sympa et un peu d’art. Sans plus. Si ce n’est dans le quartier Italia qui m’a fait de suite penser à celui de Barranco à Lima avec ces maisons basses et bicolores, trop cute. L’ambiance est populaire là-bas, ce qui me changeait grandement de celle de Providencia, mon quartier bobo.
Bon ce qui est cool dans le quartier bobo, c’est qu’il y a des cours de yoga. J’ai testé les cours de To do Yoga. Pas mal, même si j’ai moyennement apprécié avoir un prof différent à chaque cours. Ce qui est cool, c’est de tester des cours de yoga dans différentes villes et différents pays.
J’ai gardé le meilleur pour la fin, l’incontournable de Santiago pour quiconque vient au Chili et daignerait s’intéresser un temps soit peu à son Histoire : el museo de la memoria, en mémoire (comme son nom l’indique si bien) des victimes de la dictature sous Pinochet. Entre le dernier discours d’Allende et les témoignages de Chiliens qui ont subi des tortures sous ce régime, on est plongé dans l’ambiance de ces années noires. Enfin pas tant pour certains… Quand on discute avec des Chiliens aujourd’hui, certains regretteraient presque la politique de Pinochet qui a permis au pays de se développer fortement économiquement. La majorité reste lucide et préfère la démocratie actuelle (même si corruption il ne cesse d’y avoir) et les Droits de l’Homme. Ouf.
En bref, semaine plutôt tranquille, j’ai profité de la maison, du soleil (ouai 35 degrés ici, on crame), du yoga et des cafés et j’ai un peu oublié d’être une touriste.
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