Prélude
Voilà.
Après une semaine à jouer au traductrice dans un hostel à Puerto Natales, après encore 12h de bus et je ne sais combien de kilomètres depuis Lima, on y est.
Ushuaïa, la ville la plus australe du monde nous accueille sous un temps mitigé et nous offre des journées à rallonge à quelques jours du solstice d’été.
Ushuaïa
En vrai, Ushuaïa n’a aucun air de bout du monde. Je dirai même que c’est la plus européanisée des villes d’Argentine et celle qui coûte le plus cher. La déception a été définitive quand on a vu le Hard Rock café. Oui monsieur Mondialisation a trouvé le bout du monde, sans aucun doute. Et nous, bêtement, on cherchait le petit port de pêche inexistant.
Alors même si on a passé un chouette réveillon avec une superbe vue sur la baie d’Ushuaïa et le coucher de soleil qui va avec, on n’a pas été transcendé par la ville en elle-même. Bon le resto de poisson était pas mal.
Le parc national de la Terre de Feu
Encore une belle arnaque touristique. Payer 25€ pour faire 50km, c’est un peu abusé… On décide de faire la rando du cerro Guanaco. Une grande partie de la montée est sous-bois et on doit faire preuve d’ingéniosité pour éviter de s’enfoncer dans 50cm de gadoue. Le ciel hyper couvert ne nous permet pas franchement de profiter de la vue et je renonce à continuer aux premières gouttes de pluie. Arnaud est allé au bout et ne regrette pas même si la dernière partie était assez hard.
Finalement, on est arrivé à Punta Arenas
Voilà voilà… On a été à Ushuaïa. Pour mettre un peu de piquant dans ces quelques jours qui, en vrai n’en ont pas manqué, on décide d’aller à Punta Arenas (630km) en stop ! À la sortie de la ville, on trouve déjà 3 Israéliens (what encore eux ??) pancarte à la main. À noter qu’ils ont la même technique que tout le monde : c’est la fille qui fait le stop, les mecs restent en retrait. Le temps de nous faire offrir un thé thermos et d’échanger 3 mots, un big camion-maison s’arrête en faisant signe qu’il n’a que 2 places. Bon bah ce sera pour nous !!! Youhou !!
On rencontre ainsi Bruno qui a fait le tour du monde dans son camion et qui nous propose de nous emmener jusqu’à la frontière. Il avait commencé le voyage avec sa femme qui est décédée entre temps il continue malgré tout, quel courage. À la frontière, il voit deux 4×4 rencontrés plus tôt. Il nous dit que ce sont des Français qui vont vers le nord, ce qui nous arrange bien !! On va vite à leur rencontre, ils ont chacun une place, parfait, on va se spliter.
Je continue donc la route avec Pascal pendant qu’Arnaud fait la causette à Martial. On avance indéniablement beaucoup plus vite qu’en camion, ce qui n’est pas pour nous déplaire quand on voit l’heure tournée et le nombre de km qu’il reste à parcourir… Avec Arnaud, on communique par talkie-walkie pour organiser la suite 🙂
La suite, c’est donc au niveau de la traversée en bateau. Il y a une file de voitures et de camions longue comme le bras. On abandonne nos 2 compères pour la remonter à pied et embarquer dans le prochain ferry. Je vole sur le pont, je sors ma pancarte bien en vue pour les voitures qui embarquent. Il est 19h30 et il reste encore 2h de route après la traversée. Sur le pont, un Chilien voit ma pancarte et m’annonce que le bus là va à Punta Arenas. Ouai ok mais le principe du stop c’est justement de PAS prendre le bus. Mais en fait, il nous c’est le bus des travailleurs de la société de pétrole (aurevoir principes) et c’est gratuit. Voilà… Trop facile, on a trouvé notre 3ème lift pour arriver à bon port 12h après être parti d’Ushuaïa !
Et après ?
À Punta Arenas, je commence à réaliser que Valparaiso c’est loin. Très loin. J’ai 3 options.
Faire 4000km en stop mais je vais mettre 1000 ans.
Faire 4000km en bus, je vais mettre 500 ans et ça va me coûter un bras.
Faire 4000km en avion, je vais mettre 3 secondes et ça va me coûter un bras et demi.
Il me reste un demi-bras. Billet acheté ce matin à 9h30, il est 11h30 et l’embarquement pour Santiago commence… Le taxi pour l’aéroport a laissé Arnaud au croisement pour qu’il commence sa journée marathon-stop jusqu’à El Calafate ou El Chalten.
Suerte ❤