Vis ma vie de backpacker pendant 36h

Prélude

Je pensais que c’était simple de faire un Santiago-Cordoba en bus. En fait, non.

Déjà il y a l’histoire des terminaux de bus de Santiago.

Je suis arrivée de Valparaiso. Là j’avais le choix de descendre à Pajarito ou au terminal de Santiago. Je suis descendue au 2eme parce que c’était clairement là que j’avais le plus de chance de trouver les bus internationaux.

J’ai donc patienté dans l’interminable file d’attente devant le guichet de Tur Bus.

« Holà je voudrais aller à Cordoba là ce soir ».

Elle m’a regardé l’air de dire « t’as de l’espoir ».

Elle a regardé sur son ordi et elle m’a dit « y a de la place le 25 janvier ».

On est le 18… Ok.

Bon pas le choix, je traverse la jungle des 4 cuadras qui me séparent du terminal San Borja. Drame, une seule compagnie propose d’aller à Cordoba et encore faut passer par Mendoza et enchaîner sur un second bus. Devant l’absence de choix, je prends simplement un billet pour Mendoza, j’aviserai sur place.

Sauf que le-dit bus pour Mendoza ne part pas du terminal San Borja mais du Terminal Sur qui est en fait à peu près de là où je viens. Parce qu’en fait il y a 2 terminaux au même endroit mais ça personne ne nous le dit hein.

Bref, je retraverse la jungle dans cette chaleur humide avec mes deux sacs à dos et j’arrive enfin au bon terminal pour prendre mon bus.

Bus qui va nous faire passer 5 HEURES au poste frontière en pleine nuit !!

J’ai rien compris.

J’ai pas compris pourquoi on est resté 2 heures sans bouger jusqu’à ce qu’on nous fasse mettre en file indienne pour aller à la PDI (police d’investigation du Chili). Nous avancions tels des zombies dans la nuit attendant impatiemment le tampon de sortie du pays.

Sauf que j’ai pas compris non plus car le mec du Chili nous a mis le tampon d’entrée en Argentine.

Ensuite, j’ai pas compris pourquoi on est tous redescendu du bus pour qu’il se passe rien.

Et j’ai pas compris pourquoi ils ont fait sortir les 50 valises de la soute pour en fouiller 4.

Il est 6h15, on part seulement du poste frontière, c’est l’heure à laquelle on devait arriver à Mendoza. On arrive finalement à bon port 3h plus tard. Tout va bien.

L’art d’attendre 14h dans une ville sous 40 degrés avec 20kgs de sacs à dos

Mon prochain bus de nuit pour Cordoba est à 20h30. Je vais donc errer une journée dans les rues de la ville sous une chaleur des plus humides.

J’ai cruellement besoin d’une douche.

J’ai cruellement besoin de me laver les cheveux. Mon record était à 5 jours pendant le trek du Machu Picchu et j’avais pas franchement envie de le battre.

Donc j’ai mangé une pizza. C’était 10h du mat’. J’avais pas commandé à boire. Je pense que le serveur a eu pitié de moi ou de mes sacs ou de mes cheveux (ou des 3 ?) et ils m’a apporté une boisson gratos.

Midi. Pas un chat à Mendoza. J’en profite pour me balader dans le parc sur la place centrale là où trône le Park Hyatt. Celui dans lequel j’irai quand je serai riche. 

Des petits jeunots viennent me vendre leurs espèces de bâtons d’encens à la marijuana ahahah. Ils sont sympathiques mais bon j’ai pas très envie de parler. J’ai envie de me laver les cheveux.

Et puis je repense au glacier de la dernière fois. Il y a avait du wifi et la clim. Paaaarfait pour attendre quelques heures.

Et c’est là que mon détour par les toilettes du-dit marchand de glace a changé ma journée. Parce qu’il y avait un lavabo de malade dans lequel je pouvais me laver les cheveux !!! Alors j’ai voulu être discrète. Euh vu le regard de la nana derrière ses glaces, je l’ai peut être pas été mais bon !! 

Je suis repartie heureuse & propre sous le soleil de la ville.

C’est posée sous une rotonde que je recroise les petits vendeurs. Je suis désormais apte à la discussion : 

Eux : tu viens d’où ?

Moi : de France 

Eux : pourquoi t’as un sac à dos ?

Moi : parce que je voyage pendant 6 mois. 

Eux : mais tu dors où ? 

Moi : bah dans des hostels.

Eux : et comment tu fais pour gagner de l’argent ? Tu jongles aux feux rouges ? Tu chantes dans la rues ?

Oula… Je leur explique ce que je fais.

Eux : mais t’as quel âge ?

Moi : devinez

Eux : 21 ?

Yyyyyyyyyyeeeeessssssss

Moi : non 28

Euh : yeux comme des billes.

Moi : et vous, vous avez quel âge ?

Euh : 18.

Bim.

Moi : et vous faites quoi ? 

Eux : bah on voyage pendant 2 mois pour gagner de l’argent. On va aller au Chili après. On dort par terre dans la rue, on fait des shows aux feux rouges, on fabrique des trucs qu’on vend. On n’a pas de sac à dos, on voyage comme ça, on n’en a pas besoin. 

Moi : ah. 

C’est la loi de la relativité.

Et c’est donc non sans penser à eux que je rejoins un lieu aseptisé et connu de tous pour mes dernières heures d’attente, j’ai nommé le Starbucks !!

Même si je ne cautionne pas, le café est bon, il y a des prises, il y a du wifi qui marche vraiment, il y a la clim et les fauteuils sont confortables.

19h30. Il est temps d’aller à la station de bus et de m’affaler dans mon semi-cama direction Cordoba.

J’ai un voisin Australien. Il est pas bavard.

Et il m’a ronflé dans les oreilles une grande partie de la nuit !!! 

6h30 le lendemain. Cordoba bonjour, je suis fatiguée, je vais me coucher.

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