Prélude
J’ai dû entendre environ 34 moins de « bonnes vacances ! » que de « fais attention à toi » ou sa variante « mais tu es folle de partir seule en Israel ».
En vrai, c’est beaucoup plus safe que vivre à Paris.
Jour 1 – Hi, Tel Aviv!
Dans l’euphorie de la réservation, je n’avais pas fait gaffe à l’heure d’arrivée à Tel Aviv. 2h. C’est bien 2h, au moins je n’attends pas pour avoir un taxi.
Ah et le chauffeur. Ma première rencontre avec une kippa. Et quelle kippa ! Une belle grande toute blanche. J’ai même imaginé que c’était sa môman qui lui avait fait au crochet. Et je suis peut être pas si loin de la vérité.
En une demie-heure, je suis à l’auberge, le Florentine Backpackers Hostel, mon nom et des flèches m’indiquent le chemin vers mon lit. C’est 3h30. Bonne nuit.
A 10h30, le kiff le plus total commence : petit dej de hummus (prononcer Rrrroumous) sur la terrasse de l’auberge. Bon le soleil comptait pour 90% étant donné que le hummus n’était pas le plus fou du monde, que le café, c’était du café turc et alors OMG, le café turc c’est immonde et que le pain… Que dire du pain ? Mais le concept est là : Israël + soleil + hummus = bonheur.
Comme d’habitude, je commence à errer dans les rues avec 2/3 idées en tête mais suis surtout mon instinct. Tel Aviv, c’est grand, c’est une ville et c’est civilisé MAIS c’est bourré d’Israëliens et de falafels, les plages sont vraiment belles et tout est écrit en hébreu et ça, ça fait tout son charme.
Je passe des rues tranquilles du Neve Tzedek à l’agitation du marché Carmel, là où il fait bon déguster un jus de grenade et le 1er pita falafel du voyage <3. C’est vraiment dommage que je n’ai pas le nom mais c’est sur Camel Street, à droite un peu avant le début du marché. C’est tout petit, il y a un mini bar pour se poser et la cuisinière est trop adorable. Et il y aussi des Sabih !! Mais je garde ça pour plus tard.







En vrai, il fait tellement chaud que j’ai hâte de voir la plage. Et quelle plage ! Enfin forcément, il y en a des bien plus jolies dans le monde mais pour une plage de ville, elle est très chouette. La minute contemplation de l’horizon est assez vite perturbée par le passage des avions de chasse
Destination : oh bah le pays d’à côté.
En longeant le front de mer, j’arrive à Old Jaffa pour le free walking tour. RDV à la tour de l’horloge. Et moi évidemment j’attendais devant une autre horloge. Tilalilaloum. Tant pis, je m’assois sur un banc et je lis le Lonely Planet, chapitre Tel Aviv, section Old Jaffa. Voilààààààà. Et puis je pars à l’ombre des mini-ruelles qui montent et qui redescendent vers le port.
Changement de décor au marché aux puces, ambiance beaucoup plus agitée et bruyante du fait des marchands de tapis et des marchands de tout et n’importe qui côtoient des cafés cute et des boutiques bobos. Hétéroclite ce quartier.










La plage me manque déjà ; j’y retourne ; je me pose ; j’attends le coucher du soleil et je manque de me prendre un kite surfer dans la face.


Et le soleil se couche.
Et ce n’est pas sans me rappeler Lisbonne :).
JOUR 2 – ctrl + c / ctrl + v
C’est marrant parce que ce 2ème jour c’est comme un copier-coller de la veille mais en différent :
– à la place du houmous du supermarché du petit-déj, c’est le best hummus for ever de chez Abu Hassan
– à la place du marché Carmel, c’est le marché aux épices de Levinsky (honnêtement, c’est un peu une arnaque)
– à la place des cafés cute du Vieux-Jaffa, ce sont les cafés cute de Florentine.
– à la place de la plage, ah bah non, ça ne change pas, c’est toujours la plage.
– et le soleil s’est couché. A la même heure qu’hier. Et au même endroit.
Bref, aujourd’hui c’était comme hier.







Jour 3 – La symétrie Baha’is à Haïfa
Good bye Tel Aviv, Hello Haifa !
Pas hyper emballée par un nouveau ctrl-V, je pars de Tel Aviv pour aller à Haifa.
C’est dans le bus pour aller à la gare qu’on me pose pour la première fois cette fameuse question : « are U a Jew ? » – « es-tu juive ? ».
Et qu’il y a un blanc après ma réponse par la négative. Honnêtement, il y a aussi eu un blanc entre la question et ma réponse ; j’ai trouvé ça tellement saugrenue.
Et puis finalement, j’ai appris que c’était assez courant.
Quand je disais qu’Israël, c’est plus safe que Paris, c’est en partie parce que tu ne rentres nulle part sans être contrôler de fond en comble. Ce fut donc le cas pour entrer dans la gare. Et là, le malaise. J’achète mon ticket sans trop de mal au guichet. Et puis, je me plante devant le grand panneau des départs. toues les infos qu’il me faut écrites, au choix, en hébreu ou en arabe. Parfait. Heureusement que je peux compter sur une jeune service militairienne (mot inventé, oui je sais) parmi le millier qui grouillent autour de moi pour m’indiquer la bonne voie.
Intermède culturel
Le service militaire est obligatoire en Israël – 3 ans pour les gars et 2 ans pour les filles. Tu m’étonnes qu’après ça ils désertent tous les pays pour aller voyager à Babalouède pendant des mois.
Une heure plus tard, je débarque à Haïfa, petite ville portuaire qui m’intéresse surtout pour ses jardins Baha’is. Canons. Sauf que c’était vendredi aprèm. Vendredi aprèm c’est Shabbat. Et pendant Shabbat, TOUT est fermé. Oui tout. Donc j’ai dû me speeder. J’étais quand même étonnée vu qu’Haïfa est une ville qui est plus arabe que juive. Alors j’ai fait avec et je suis allée au seul endroit ouvert en toute circonstance : la plage ! Elle est à une vingtaine de minutes en tramway. Et évidemment au retour, je me suis plantée de station. Alors j’ai terminé à pieds. Mais genre, j’ai terminé 45 minutes à pieds.





Jour 4 – Nazareth, pas là où je l’attendais
A Haifa, je restais à la seule auberge de jeunesse de la ville, très bien située car juste à côté de la gare mais alors absolument pas ambiancée. Le petit-déj compense :).
C’est samedi. C’est donc toujours Shabbat. Journée parfaite pour aller à Nazareth, ville principalement Chrétienne et arabe et donc en principe, ville vivante le samedi. Je confirme, c’est vivant. Surtout le trafic. Enfin surtout les chauffeurs qui klaxonnent à tout-va. Très en forme, très vivant tout ça.
Evidemment à Nazareth, je visite l’église de l’Annonciation. C’est dommage car ce n’est pas l’originale et je suis plus en mode « check, ça c’est fait » qu’en mode « whaouh canon ».


Je préfère laaaaaaaargement me balader dans le quartier arabe, il est vraiment trop cute et c’est l’un de mes coups de coeur d’Israël. Les ruelles sont vraiment vraiment étroites, il y a des marchands de tout qui déambulent et qui sortent des portes et on ressent vraiment la vie de quartier. je suis allée un peu dans les coins paumés en hauteur pour profiter de la vue sur les toits et en redescendant, je me suis arrêtée chez Abu Ashraf. Non, ce n’est pas mon pote. Mais c’est LE mec qui fait les meilleurs Katayefs que j’ai jamais mangé. En vrai, c’était la première fois que j’en mangeais.
Et parce que tu te demandes ce que c’est qu’un katayef, je vais t’éviter de le Googler : c’est une espèce de mini crêpe assez épaisse fourrée avec des noix/cannelle ou du fromage puis frite puis arrosée plus que généreusement de miel.
Intermède de voyageuse solo
Si tu voyages seule, que tu as faim et que tu es sans le sou (ou avec le sou mais que tu aimes bien le fun), trouve un marché, arrête toi devant un stand qui te plaît, intéresse toi un minimum, soit sympa quand le marchand commence à te parler, goûte le truc qu’il te tend, extasie toi devant le goût du fameux truc et tu verras il t’en donnera plein. Gratuitement, je veux dire.






Et évidemment, en rentrant : plage. La même que la veille, celle qui est loin. Cette fois, je ne me suis pas plantée d’arrêt. Non, cette fois, j’ai pris le tram dans le mauvais sens. C’est comme ça que je suis arrivée au stade un soir de match.

Jour 5 – clairement, j’étais dans le bus toute la journée
Transport. Ah ces transports que je détestais tant qu’en j’étais petite et que j’aime tant maintenant. Oui j’aime les bus de nuit, les avions, les trains, les tchouktchouks, le stop. Le temps dans les transports, c’est limite le meilleur. Tu repenses à tous les bons moments que tu viens de passer et tu es hyper excitée par le flou artistique qui t’attend au prochain stop.
En l’occurrence là, ce ne sont pas moins d’un train et de 2 bus qu’il m’aura fallu pour rejoindra l’oasis d’Ein Gedi près de la mer Morte. C’est le désert. Et le Camp Lodge est face au désert et à la mer morte. Le fail du jour c’est la plage. Le mec de l’auberge m’a prévenu : si tu vas à la plage, prends au moins 3 litres d’eau pour te rincer, 1 autre litre pour boire et bon courage pour accéder à une petite crique sympa car tous les accès proches sont en fait interdits. Su-per. Je tente. J’échoue.
Tant pis, la soirée barbecue et nuit étoilée rattrape largement les choses. Surtout que Daniel m’a vendu du rêve : il a passé la journée au SPA d’Ein Gedi qui est à 10 minutes en bus d’ici. OK, je sais ce que je fais demain.
Daniel, c’est un Français qui a vécu 20 ans en Israël et qui parle donc hébreu et français et qui m’a pas mal culturé sur l’histoire du pays 🙂








Jour 6 – bain de boue & autres joyeuseté de la Mer Morte à Ein Gedi
OMG. Le spa d’Ein Gedi. De 9h à 16h : bain de soufre, bain de boue, bain dans la mer Morte, bain de soleil et Reiki.
Intermède de flottement
Cette sensation incroyable que de flotter dans de l’eau huileuse-piquante. Unique !
Totalement zenifiée, je prends le bus pour aller un peu plus vers le Sud à Masada, toujours le long de la mer Morte.
L’auberge ressemble de près comme de loin à une prison perdue au milieu du désert. Évidemment, c’est la seule option pour dormir si je ne veux pas louper le lever du soleil sur les reliefs du désert.



Jour 7 – lever de soleil à Masada
Réveil à 5h. Réveil à 5h.
C’est quand même fou d’être heureuse de se lever à 5h en vacances.
Et d’attendre une demie-heure dans la nuit que le parc s’ouvre.
Et de marcher une heure pour atteindre le sommet.
Il ne me reste plus qu’à trouver un bon spot sur les remparts de l’ancienne forteresse de Masada et attendre que le soleil se lève. C’est plutôt magnifique.
C’est comme un mix entre le Grand Canyon et le désert d’Atacama au Chili mais avec des centaines de militaires Israëliens en service en contrebas. Original.
La balade en haut est rapide, je redescends, je file prendre un petit déj et packer mon sac à dos pour choper le bus de 11h direction Eilat et la mer Rouge !







4h plus tard, je débarque dans cette ville qui me fait penser à Las Vegas mais en moins Vegas. En bref, c’est assez moche.
Ce que je veux dire c’est que l’aéroport est en plein centre ville – mais vraiment. Du genre, OMG un avion est entrain de me foncer dessus, il va se crasher. Ah non, juste il atterrit.
Et puis, il y a les grands mall et les graviers sur les plages payantes.
Bref, Eilat brille par son absence de charme. Pour sa défense, il fait 32 degrés. Et le soleil brille.
Et surtout, je booke une plongée le lendemain à 8h30 parce quand tout est booké mais que tu es une voyageuse seule et française, on te trouve quand même une place.
Jour 8 – Poissons multicolores in the Mer Rouge et Moonset dans le Neguev
Voilà c’est 9h et je viens d’explorer les fonds marins de la Mer Rouge. Ca-non. Et même over-canon. 30 minutes c’est hyper court et je me dis que j’aurai pu rester un peu plus et faire du snorkeling mais pas le temps…
À noter qu on n’a même pas besoin de prendre le bateau, on part directement de la plage. Et quand tu vomis en bateau, ça n’a pas de prix !
Next step : le désert du Neguev en plein milieu du pays à 2h d’ici. Je voyage encore et toujours en bus et pendant tout le trajet et les 48 arrêts, je suis la seule civile du bus. En vrai, tous les arrêts sont des bases militaires. Donc forcément…
J’arrive dans la mini-ville de Mitzpe Ramon qui tient son nom du cratère Ramon. Bien entendu, je m’arrête au mauvais arrêt de bus et je marche encore 40 minutes avant d’arriver au Green Backpackers ; une des auberges les plus familiales que j’ai vu – et j’en ai vu ! C’est comme une maison, on n’est pas beaucoup, il y a le salon, la cuisine, la terrasse et les volontaires. Et c’est trop cute et c’est à 5 minutes à pied du meilleur spot de la ville pour regarder le coucher du soleil sur le désert du Neguev.
Et en plus, je retrouve Daniel – Chiller sur la terrasse en regardant les étoiles et en buvant de la bière locale, ça n’a pas de prix. C’est ça la vraie vie.







Jour 9 – Mitzpe Ramon, alone in the desert
Réveil à 7h (c’est toujours mieux que 5) et départ pour une rando de 4h dans le désert. Alone.
Genre seule au milieu du désert.
Merci Google Maps d’exister.
Il y a le sable, les cailloux, le sable, les rochers à escalader, les cailloux, le sable.
Et la descente que je me mets 1000 ans à descendre (oui j’ai encore une bonne gosse marge de progression à ce niveau là).
Je rejoins la route et fais le 1er stop du voyage. J’attends 20 secondes et je tombe sur une Israëlienne et une Québéquoise trop sympas qui me ramènent à Mitzpe Ramon. J’adore.











Et puis on regarde Léon à l’auberge. Avec du cidre aux fruits rouges. Quand je vous dis que c’est comme à la maison ici. C’est vraiment trop chill, j’ai envie d’y rester toute la vie.
Je rencontre encore des Allemands. Il y a vraiment full d’Allemands en Israël. Et évidemment ils parlent allemand entre eux, qui fait que je parle plutôt à un Américain complètement pro-Trump qui étudie de folie l’origine de toutes les religions. Intenses les conversations.
Intermède étoilé
Quand tu es au milieu du désert, dans les cailloux et dans le noir que tu regardes les étoiles et que tu entends la cloche d’un animal avec des énormes cornes sonnée vraiment pas loin de toi, ce n’est vraiment pas le meilleur moment de ta vie.
Jour 10 – Shabbat à Jérusalem, cet intense moment de la semaine
Je serai bien resté plus longtemps ici à Mitzpe Ramon mais j’ai encore Jérusalem à découvrir et avec ces histoires de Shabbat, si je ne pars pas maintenant, je dois rester 36h de plus. Je prends donc le bus de 10h30 jusqu’à Beer Sheva avec Daniel puis je change pour arriver à la gare de Jérusalem.
Intermède Shabattal
Shabbat vu par moi : 24h coupé de tout progrès. On devrait tous faire ça. Allez peut-être pas une fois par semaine. Mais une fois par mois. Ou au moins une fois tous les 2 mois. Bon OK, deux fois par an.
J’arrive, je prends le tram . Je me plante de sens. Je descend. Je change de côté. Je prends le bon tram. Vis ma vie sans sens d’orientation. Bref,j’arrive au Abraham Hostel, réputé être THE hostel. Bof. Je passe d’un hostel comme-à-la-maison à un complexe complètement anonyme et froid :/. Je dépacke hyper rapidement, le compte à rebours avant le début du Shabbat a commencé et je ne veux pas manquer l’effervescence du marché Yehuda. Et c’est peu dire tellement c’est vivant et enivrant. Incroyable.



Et là je veux aller au mur des Lamentations. Je suis plantée au milieu de la rue avec ma carte et Google Maps. Oui 2 cartes et je n’arrive pas à me repérer.
A priori, ça se voit physiquement que je suis perdue. Un mec m’aborde, il me demande si j’ai besoin d’aide. Ahahah. Oui.
Il s’appelle David. Il vient de Tunisie. Honnêtement, je ne sais dire si c’est un juif ou un musulman. David = Juif. Tunisie = musulman. Whatever. Il m’apprend à me repérer dans la ville, il me dit les quartiers où aller, et ceux où il ne faut PAS aller, il me sauve la vie du tram. Il est adorable. Et il me laisse quelques dizaines de mètres avant le mur.






P***** le mur.
Le mur quoi.
Incroyable.
Indescriptible.
Ces hommes et femmes qui affluent vers le mur. La tension et l’énergie qui s’en dégagent. Whaou, je suis scotchée.
Je rentre à l’auberge. Sans me perdre. Bah oui, David m’a appris.
La soirée se fait sur le rooftop de l’auberge. Il y a pas mal de monde mais je trouve l’ambiance extrêmement calme. Et puis je me rends compte que le groupe de 30 là-bas ; ce sont de sourds-muets… Tout s’explique.
Jour 11 – le fail des Walking Tour des Jérusalem
Il pleut. Enfin il crachouille comme dans le Ch’Nord. Sauf que je suis en Israël. Incompatibilité géo-météorologique.
Je cherche désespérément le free walking tour du samedi devant le city hall. Rien. J’attends. Rien. Alors je me résigne et je vais vers la porte de Jaffa pour me balader dans la vielle ville de Jérusalem. Je me balade pendant des heures dans le souk arabe et ses dizaines et dizaines de ruelles plus étroites les unes que les autres, dans le quartier arménien avec toutes ses boutiques de céramique et dans le quartier juif, quartier extrêmement calme vu que nous sommes samedi.
Faute d’avoir fait la visite guidée du matin, je veux chopper celle de 12h mais je suis trop engoncée dans le souk et je la manque.
Alors, j’attends le tour de 15h mais je ne vois aucun guide à la porte de Jaffa. Échec complet. J’estime avoir suffisamment arpenter les rues à l’intérieur des remparts et je retourne à l’auberge pour chiller.

Je passe une heure à chercher un lit à Jérusalem pour demain. Échec. Je pourrai bien opter pour le plan de Clara à savoir trouver un Israélien mais ça me paraît hautement incertain. Tant pis, j’aviserai.
Nous sommes samedi soir, la vie reprend petit à petit son cours normal : le tramway est de nouveau opérationnel, les magasins ré-ouvrent leurs portes et les gens sortent. Shabbat est terminé.
Jour 12 – ou comment j’ai vu les principaux spots de Jérusalem en 1 journée
Bizarrement, le réveil à 6h30 ne pique pas tant que ça. Ah c’est normal, on a changé d’heure mais je ne savais pas. Je remets donc les pendules à l’heure et pars de bon matin vers le Mont du Temple dont l’accès se fait via le mur des Lamentations.
Je me mets au bout de la file que je juge déjà beaucoup trop longue. Et j’attends. J’attends. J’attends. Heureusement que j’ai un bon bouquin pour patienter pendant 1h et demie…
Et surtout, le dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa en valent vraiment la peine. L’architecture est dingue. Mais vraiment dingue. Évidemment, il y aussi tout le côté historique et religieux (lieu le plus sacré du Judaïsme interdit d’accès pour la prière aux juifs) mais ce n’est pas ce qui me passionne le plus.







Je retourne dans la Vieille ville de Jérusalem et arpente, comme la veille, les minis ruelles en me dirigeant vers la porte de Damas. La Porte de Damas. La même qui a fait plusieurs unes de JT et pas pour les meilleures raisons du monde. Plus je m’en approche et plus je sens l’atmosphère tendue. Fonctionnant à 1000% au feeling, je fais demi-tour pour retourner au milieu des marchands d’épices, de falafels, de thés et autres bidules, c’est beaucoup plus safe. Tant pis, je n’aurai pas vu la porte de Damas. C’est peut-être un regret qui me reste en fait.
Bref, la journée marathon continue. Je vais au mémorial de la Shoah et squatte auprès d’un guide Français, enfant de déportés juifs, qui raconte les histoires de vrais gens comme personne. En vrai, c’est beau et c’est badant. Et puis à un moment, je me retourne, je vois un brun, il me dit quelque chose mais je le remets pas. On continue la visite. Le brun est toujours là. Avec des caméras. Et tout le monde l’appelle Manuel Valls. OMG, et je ne l’avais pas remis…
Avec tout ça c’est bientôt 15h et j’ai rdv avec Daniel au marché de Yehuda pour manger le meilleur Sabih de l’univers. Le Sabih viendrait presque détrôner la pita falafel au rang des best sandwich forever.
Intermède culinaire
Le Sabih en vrai, c’est : pain pita + aubergines grillées + oeufs durs + tomates + concombres + oignons + persil + menthe + jus de citron + tahini.
Je ne dis pas que c’est la seule et unique recette de Sabih mais la base est là.
Bref, merci Daniel.

Une fois repu, on part faire du shopping. Et attention, pas n’importe quel shopping : celui de la kippa ! On fait des tas de boutiques et on croise tout autant de kippas de couleurs, de tailles, de motifs et de matières différentes. Et surtout, on a choisi le quartier ultra-orthodoxe pour faire notre virée. Autant dire que je dénote dans ce décor. Et je me sens vraiment différente – pas en insécurité mais vraiment étrangère.
A noter, la blague du jour : j’ai croisé à une ou deux reprises des messieurs avec comme une Go Pro attaché sur le front. Sur le coup j’ai trouvé ça original et même un peu chelou. Jusqu’à ce que Daniel m’explique que ce sont en fait des téfilines (ou phylactères). Whaaat, c’est quoi ça ?? Et là je ne m’embête pas, je vous cite Wikipédia : « Constitués de deux petits boîtiers cubiques comprenant quatre passages bibliques et attachés au bras et à la tête par des lanières de cuir, ils sont portés lors de la lecture du shema et de la prière matinale des jours profanes par les hommes ayant atteint leur majorité religieuse. »
Voilà voilà.
Allez, une dernière bière avant de repartir à Tel Aviv…
Jour 13 – desert’s calling
Je suis donc de retour à Tel Aviv, c’est presque la fin des vacances et il a plu toute la nuit. Omg.
Atteinte de flemmardise aiguë, je décolle tard. J’erre dans le Neve Tsedek, je profite de l’art de rue, puis je continue au marché Carmel en passant par le vendeur de Sabih (ça y est je suis accro) et je reviens vers la plage.
Sauf que là, elle est sans dessus-dessous. Travaux de nettoyage.
En plus, il y a trop de vagues, il n’y a que des surfers.


Bon bon bon. Il est midi, j’échange avec Daniel qui meurt d’envie de retourner à Mitzpe Ramon.
Me dit que la boucle est bouclée et que je vais moi aussi retourner dans le désert.
Bim, bam, sac à dos, réservation d’auberge (Silent Arrow) et 4h de route pour 24h de désert 🙂
Surtout qu’il y a des bouchons.
Qui fait que je rate la correspondance à Beer Sheva.
Et le mec à l’entrée de la gare trouve que je ne ressemble pas à la photo de mon passeport. OMG.
Qui fait que je perds encore 10 min à lui montrer que je suis moi, juste qu’il y a 7 ans j’avais pas la même coupe de cheveux. Mais lol quoi.
Je monte enfin dans mon 2ème bus, je passe voir les copains au Green Backpackers avant d’aller poser mes affaires dans la gigantesque tente qui est sensée me servir de dortoir pour la nuit. Et les souris seront mes voisines. No way. Je hais les souris. C’est décidé, je ne dormirai pas là ce soir
Alors, on boit de la bière, on mange du riz, on marche 30 minutes pour aller au bar, on joue à Dobble dans 5 langues différentes, c’est une cacophonie sans nom et c’est une soirée qui s’éternise pour devenir une nuit blanche.
Jour 14 – The last but not least
Alors le Silent Arrow me servira de lieu à sieste de bon matin avant de partir pour un trek de 3h dans le désert. Rando que j’avais de base estimée à 1h, autant dire qu’à la fin, j’étais un peu sur les rotules et surtout je n’avais pas pris assez d’eau et ça c’était pas cool. Mais évidemment, marcher seule dans le cratère, ça reste génial.



Dans moins de 24h, je serai en France, à Paris avec 8 degrés. Alors je savoure… les derniers falafels, le dernier coucher de soleil, le dernier chill sur la terrasse. Evidemment, je prends le bus le plus tard possible pour retourner à Tel Aviv, je débarque à l’auberge vers minuit. Je dépacke et je ressors illico pour profiter d’une glace de chez Anita. Nan mais la glace quoi : banane + dattes + coco + cajou. Une tuerie.
C’est 1h. Dans 3h, je me lève.
Tristesse, tristesse, tristesse.
Jour 15 – j’ai failli y rester
Si vous me suivez, vous devinez donc que mon réveil a sonné à 4h et que les galères pour sortir d’Israël commencent dès 5h. Je m’explique :
Lui : « tu vas où ? tu voyages seule ? Tu as fait quoi ? Tu connais des gens ? » + Épluchage du passeport. « Ah. T’es allée au Maroc. Pourquoi ? »
Moi : Pour un mariage.
Lui : Ils vivent au Maroc ? Tu connais des gens au Maroc ? Tu y étais seule ?
Moi : Non. Non. Non avec ami
Lui : C’est quoi son nom ? Ah. Et t’as rien d’interdit dans ton sac ? Pas de drogue ? T’es sûre ?
Moi : Nooooooon.
Lui : Bon ok, tu peux y aller.
Ensuite c’est le bagage.
OMG. Tout est déballé et fouillé.
Ensuite c’est la vérif du passeport.
Je passe aux bornes automatiques, les portes ne s’ouvrent pas .
Je me dis que c’est la borne.
Alors j’en essaye une autre.
Les portes ne s’ouvrent pas.
J’en essaye une autre mais les portes ne s’ouvrent toujours pas.
Le message est clair : passe par la file avec la nana. Rebelote.
La fille essaye et ça ne marche toujours pas.
Alors je dois aller au guichet de je ne sais plus trop quoi. Inspection du passeport pendant 10 minutes. Fail.
Je dois aller au bureau des passeports.
Énieme check.
Papier de sortie du territoire.
Alléluia .
Avec ça, j’ai à peine le temps de faire du shopping-souvenirs au duty free.
En bref, Israël…
C’est safe, c’est ultra safe.
Tel Aviv, c’est vivant, c’est la plage, c’est la fête, c’est le marché Carmel, c’est le marché aux puces, c’est le meilleur Humous d’Israel, c’est le coucher de soleil, c’est l’art de rue, c’est les falafels, c’est éclectique.
Haifa, c’est les jardins Bahais et c’est tout
Nazareth, c’est les katayefs d’Abu ashraf, c’est le marché dans la vieille ville, c’est pollué, c’est touristique et c’est l’Annonciation
Ein Gedi, c’est la sensation de flotter dans la mer Morte, c’est un barbecue avec une vue imprenable sur cette étendue sur-salée, c’est le kiffe total du bain de boue.
Masada, c’est un magnifique lever de soleil.
Eilat, c’est la rencontre avec la faune et la flore de la Mer Rouge.
Mitzpe Ramon (Neguev), c’est l’immensité désertique, c’est la chaleur écrasante, c’est les randonnées, c’est le ciel étoilé et c’est le coucher de soleil
Jérusalem, c’est explosif, c’est intense, c’est le Mur, c’est le Mont du Temple, c’est le Dôme du Rocher, c’est le Sabih, c’est le marché de Yehuda, c’est Shabbat, c’est les kippas.
Du 17 octobre au 1er novembre 2017
Salut,
j’ai surkiffé ton récit
j’y pars deux semaines seule en juillet: humm il me tarde déjà
je mets ta page dans mes favoris: mieux que le routard hahaha
Mathilde
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Salut,
Je suis actuellement en grande hésitation: j’essaye de savoir si j’ose enfin partir seule en Israël ( pays que je rêve de visiter depuis tellement longtemps)!
Merci beaucoup pour ton récit hyper cool, ça donne vraiment envie, j’ai le sourire aux lèvres rien qu’à lire ton voyage!
Sarah
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Bonjour Sarah, merci pour ton mot et je voudrais encore te rassurer : Israël est safe pour une voyageuse solo 🙂 Identifie les zones à risques et bien sûr prends les précautions que tu aurais pris pour n’importe quelle destination. Mais pour le reste GO ! En tout cas si tu y vas, j’espère que tu le vivras aussi intensément que moi.
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Salut, je viens de voir ton post, même hésitation que toi, tu comptes y partir quand?
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Salut Carine, j’ai adoré ton article de blogue sur ton voyage ! Je me suis enfin décidée à y aller au mois de juin. Te rappelles-tu combien d’argent tu avais pris avec toi pour ton périple ?
Je te remercie !
Christelle
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Salut Christelle, wow c’est trop loin, je ne sais plus mais me connaissant j’avais dû prendre l’équivalent de 300€. Et je retirais / payais par carte là bas. Préviens bien ta banque par contre car si elle voit des retraits en Israël elle risque de te bloquer t carte par mesure de sécurité. Profite bien de ton voyage, c’est extraordinaire Israël !
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